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Table des matières
- Michel Kibonge dit "Mick Bong" - Genève
- Dizzy Mandjeku - France - guitare
- Morro Mandjeku - guitare
- Jacques Pela Simba - guitare
- Doris Ebuya - guitare
- Pépé Fély - Félix Manuaku Waku - Suisse
- Dr. Gabriel Santiago - guitare
- Papa Noël - Nedule Monswet - France
- Tshim John PEPITO – contrebasse, guitare basse
- Kalonga Sixte Mutela dit Shakara – guitare basse
- Verckys Kiamuangana - saxophone
- Michel Nama - trombone
- Ray Lema - piano
- Tsakala Manzanza alias Maître Nono – percussions
- Roger Lokumu – guitare hawaïenne
Michel Kibonge dit "Mick Bong" - Genève
Programmation musicale, arrangements, piano, synthétiseur, contrebasse, guitare basse.
Figure 1 : Michel Kibonge pendant l'émission "Paraiso" de la RTS avec Mouva
Grâce à sa formation de musicien polyvalent et de technicien de musique dispensée dès son jeune âge par son père Antoine Kibonge dit «Tony», Michel a commencé tôt sa carrière de musicien professionnel. A partir de ses huit ans son père l’a formé d’abord à la batterie, puis au piano et à la contrebasse sur le répertoire Standard – Jazz et variétés européennes. A douze ans déjà, Michel accompagne à la batterie le trio rythmique "TONY" au Guest House – le célèbre hôtel appartenant aux lignes aériennes belges au Congo – SABENA ainsi que à l’hôtel InterContinental à Kinshasa.
Le jeune artiste remplaçait souvent son père à l'hôtel InterContinental Kinshasa lorsque celui-ci jouait à la présidence avec Gérard Madiata ou chez des diplomates. A l’InterContinental Michel assurait le contrat de piano-bar – des variétés européennes, du jazz, et tout le répertoire de la Rumba Congolaise. Son premier contrat à lui l’a amené dans le nouveau restaurant haut de gamme en Ville “Le Restaurant” dont le propriétaire était un Grec dénommé Papadopoulos. Ce restaurant, décoré par le fameux designer français monsieur La Fleur, était fréquenté par des politiciens zaïrois et par des classes aisées, ce qui a amené Michel à jouer pour Jacques Chirac, à l’époque où il était encore Maire de Paris.
En avance sur ses collègues étudiants à l'Institut National des Arts, il quitte avant la fin des études pour entamer sa carrière professionnelle. Courtisé par Rochereau et son Afrisa, il décide d’intégrer le studio Bobongo et l'Orchestre Bobongo Stars, les deux très côtés pour ses musiciens de grande classe qui savaient jouer les dernières nouveautés et styles venus des Etats-Unis et de l'Europe. L'orchestre Bobongo Stars faisait figure de précurseur de plusieurs genres musicaux au Congo, y compris en incorporant comme les premiers le synthétiseur, avec, à son clavier, le jeune Michel Kibonge. Ils jouaient souvent pour des émissions de télévision et de radio et ils sont les pionniers de la musique publicitaire en Afrique.
En 1990, il part pour la Côte d'Ivoire pour travailler pendant douze mois comme pianiste à l'emblématique Hôtel Yvoire InterContinental.
Désireux de servir son pays, Michel s’est rendu à Bruxelles où il a obtenu le certificat de Détective Expert pour accomplir son rêve d’enfance de devenir inspecteur de police. Cette même école avait formé des cadres du gouvernement zaïrois.
Plus tard, en Suisse, il joua avec Pépé Fély Manuaku Waku dans son « African Mambo » basé à Lausanne. Il a également fait des enregistrements au synthétiseur avec l'orchestre Empire Bakuba pour leur album "Welcome". Depuis 2010, il est chef d’orchestre, arrangeur, pianiste et bassiste de l'orchestre lausannois Mouva, un groupe de fusion afro-latin avec distribution internationale.
Dizzy Mandjeku - France - guitare
Figure 2 : Dizzy Mandjeku
Intellectuel et grand musicien, Dizzy MANDJEKU est le fruit de la deuxième génération des musiciens congolais qui ont marqué l'univers de la Rumba congolaise à travers leur savoir-faire artistique impressionnant.
Guitariste jazz et variétés par sa première formation musicale, il maîtrise tout le répertoire de la Rumba congolaise avec panache et amour. Etudiant aux sciences économiques et sociales à l’Université Lovanium à Kinshasa, il s’intéressa depuis jeune à la guitare jazz. Ensuite il a joué dans de nombreux orchestres congolais dont l’orchestre Myosotis, Super Negro, Diamant Bleu, Afro Succès, Conga 68 de Johnny Bokelo. Il est fondateur de l’orchestre Kossa Kossa avec monsieur Miezi – le tenant du bar la Susanella (Maison Blanche) où l'orchestre se produisait. Baptisé Kossa Kossa - qui veut dire "crevette", l'orchestre a repris des musiciens du défunt groupe les Grands Maquisards, était célèbre pour ses interprétations du répertoire des autres orchestres et grands artistes y compris les Zaïko. Les excellents arrangements de Dizzy Mandjeku ont lancé le tout jeune groupe des "frères Soki" - qui ont récolté un succès énorme à l'époque. Au sommet de sa carrière il jouait dans le groupe Festival des Maquisards, les Grands Maquisards - 1970, avec Rochereau dans l’Afrisa International - 1975, African All Stars avec Sam Mangwana en 1978 avec Dennis Locassa, Blaise Kounkou et Ringo Moya , ensuite, il était chef d'orchestre du puissant O.K. Jazz de Luambo Franco Makiadi et son conseiller. Il est professeur de guitare.
En 2016, à Kinshasa il a été invité par le Gouvernement de la République pour être décoré avec trois médailles par la Chancellerie de l'Ordre National au titre de mérite des Arts et Lettres.
Morro Mandjeku - guitare
Moins connu, Morro, l’aîné des frères Mandjeku, fut formé à la guitare jazz et aux variétés ensemble avec son frère Dizzy. Il était guitariste de l’orchestre “The Best” qui donnait des soirées régulières à l’Hôtel InterContinental Kinshasa et qui avait son deuxième groupe à l’Hôtel Ivoire en Côte d’Ivoire. Ils jouaient le répertoire européen, jazz et variétés congolaises. Ensuite, excellent guitariste, il a intégré l’O.K. Jazz de Franco Luambo Makiadi.
Figure 3 : l'InterContinental Kinshasa inauguré en 1971 avant la construction de la Tour
Jacques Pela Simba - guitare
Auteur, compositeur, interprète, guitariste et journaliste. Fondateur de l'orchestre Thu-Zahina, l’orchestre de jeunes intellectuels considéré comme un précurseur de la génération des Zaïko.
Doris Ebuya - guitare
Figure 4 : Doris Ebuya lors d'un concert de Mouva à Lausanne, été 2024
Guitariste, né le 08 Août 1952 Doris Ebuya était guitariste, compositeur et chef d’orchestre du groupe Empire Bakuba dont le fondateur, le chanteur Pépé Kallé était un aussi grand artiste que son apparence physique était énorme. La grande performance et la grandissante popularité de l'Empire Bakuba leur vaut leur incorporation sous le label Maison Vévé de Verckys qui leur offre un équipement tout neuf. Kinshasa : En 1968, on voit Doris Ebuya pour la première fois en scène en tant que guitariste avec le groupe Les Malou en compagnie de Likinga Mangenza alias Redo et le futur guitariste de l’O.K. Jazz, Gerry Dialungana. Ce jeune ensemble est ensuite incorporé en 1979 par un plus grand orchestre appelé Le Sensationnel et en 1972 - Le Grand Sensationel. En 1973, Doris est engagé comme guitariste soliste dans l'Empire Bakuba. Il devient le musicien vedette et le chef d’orchestre de ce groupe mythique. Il reste jusqu'à la mort de Pépé Kallé en 1998. Suisse : Depuis 2012 Doris est guitariste soliste et rythmique de l'orchestre Mouva basé à Lausanne.
Pépé Fély - Félix Manuaku Waku - Suisse
Dit "le Magicien de la guitare"
Né en 1954, il a gradué de l’Académie des Beaux-Arts, Institut supérieur des Beaux-Arts. Il fut le co-fondateur et le directeur artistique de l’orchestre Zaïko Langa Langa. En 1973, il fut plébiscité le meilleur guitariste du Congo, de la 3ème génération de la Rumba congolaise dite «Cavacha». Il est surtout le créateur de la 3ème école de guitare de la rumba congolaise, après celle du Dr. Nico Kassanda et de Franco Luambo Makiadi. Selon Ray Lema, c’est Pépé Félix qui a relancé le «sébène» dans la musique congolaise. Ce sébène, typiquement congolais a lancé un nouveau rythme qui s’est répandu depuis le Congo dans toute l’Afrique et au-delà et reste d’actualité jusqu’à aujourd’hui. On l’entend dans toute la musique populaire “soukous”. En 1978, Pépé Felly a fondé avec Ray Lema l’orchestre expérimental les "Ya Tupas", pour améliorer les sonorités de la musique congolaise. Cette expérience fût couronnée de succès, puisque les Ya Tupas ont remporté le prestigieux prix «Maracas d’or». En 1980, fondateur du Grand Zaiko Wawa, chef du projet pendant 10 ans. En 1985 et 1988, le Grand Zaïko Wawa a effectué une tournée mondiale qui l’a conduit successivement au Congo-Brazzaville, au Gabon, au Rwanda, au Burundi, au Niger, en Suisse, en Belgique, en Autriche et en France. Ensuite, Pépé Félix a été enseignant de musique de 8ème et 9ème à l’école secondaire en Suisse. Il a plus de 500 composition originales à son actif. En Suisse il a formé le groupe African Mambo jouant du soukous, du zouk, de la salsa du mambo et du merenge avec d'anciens musiciens de l’O.K. Jazz, de l'Empire Bakuba et du Grand Zaïko et d’autres grands musiciens y compris Michel Kibonge. Au début des années 2000, African Mambo fut invité au Montreux Jazz Festival. Pépé Fély a enregistré «Love me Love me » avec Jimmy Cliff. Discographie: «Lokwa Kanza»
Figure 5 : Pépé Félix Manuaku avec une guitare à double manche
Dr. Gabriel Santiago - guitare
L'invité d'honneur du projet
Auteur, compositeur, interprète et professeur de guitare brésilienne. Auteur, compositeur, interprète et professeur de guitare brésilienne. Né au Brésil, gagnant de l’ASCAP Young Jazz Compositeur Award, Gabriel Santiago est compositeur, arrangeur et guitariste acoustique et électrique avec 14 albums sur son compte (dont des CD et des DVD). Santiago est titulaire d’un doctorat en composition musicale de l’Université du Texas à Austin, où il a remporté le prix de mémoire exceptionnel 2013 et le prix Eleanor A. Stribling 2010 pour l’excellence en études de jazz. Sa solide expérience comprend également des études avec Pat Metheny, Adam Rogers et Maria Schneider. Santiago a démontré sa versatilité à travers ses collaborations avec une grande palette d’artistes dont Esperanza Spalding, Chris Potter, Stefon Harris, John Clayton, Terence Blanchard, Janek Gwizdala, Carmen Bradford, André Mehmari, Romero Lubambo, Odair Assad et Gilson Peranzzetta. Ce jeune musicien accompli a eu l'honneur d'être le premier artiste à enregistrer avec la célèbre ligne de microphones Neve, sur l'invitation de l'Ingénieur d’enregistrement Master Rupert Neve lui-même. En tant que compositeur, Gabriel écrit de la musique pour une grande variété d’ensembles (de l’Orchestre symphonique aux ensembles de chambre, du Big band au Jazz Combos), des styles et des médias dont le film, la télévision et Internet. Sa musique est fraîche et porte toutes ses influences qui vont de la musique brésilienne au jazz et la musique classique.
Papa Noël - Nedule Monswet - France
En 1957, à l'âge de 16 ans, Papa Noël a obtenu son premier engagement professionnel aux éditions Ngoma à Léopoldville (Kinshasa d'aujourd'hui). Dans les années suivantes, il a joué avec le groupe Rock'a Mambo d'Essous Malapet et est devenu le guitariste soliste des Bantous de la Capitale à Brazzaville. Plus tard, il joue dans plusieurs groupes : Le Cobantou de De Wayon, African Jazz… En 1969 Papa Noël a créé son propre groupe "Bamboula" qui a lancé la carrière de nombreux grands musiciens qui se rappellent de Papa Noël avec de l’affection (Pépé Kallé, Madilu système, etc). En 1973, il participe à l'enregistrement de l'Anthologie organisée par le gouvernement zaïrois. Suite à sa prestation dans le cadre de cette Anthologie, il est repéré par Franco qui l'engage dans son Tout Puissant O.K. Jazz. C'est pendant cette période que Papa Noël enregistre son célèbre album "Le Samaritain". D'autres albums incluent Bana Congo, Haute Tension de 1994 et des arrangements pour Sam Mangwana. Elève issu de l'école d'Antoine Kibonge, il est acclamé par les journalistes de musique pour la popularisation des accords de jazz dans la guitare congolaise.
Figure 6 : Papa Noel avec sa guitare Fender en octobre 2024 - lors de l'enregistrement pour l'Album Différence en compagnie de Benny Armand technicien de Studios Pactole, chez Papa Noel à Paris Grigny.
Tshim John PEPITO – contrebasse, guitare basse
Il a été le bassiste et chef d’orchestre du groupe "Viva la Musica" créé par Papa Wemba, un grand orchestre qui a eu du succès au niveau international. Viva la Musica était l'un des plus célèbres parmi les nombreux descendants de l'orchestre Zaïko Langa Langa de Pépé Félix Manuaku. On dit que Zaïko avait tellement de grands musiciens stars qu'ils n’arrivaient tout simplement pas à s'entendre et par conséquent ils étaient obligés de se séparer ce qui engendrait de nouveaux orchestres.
Kalonga Sixte Mutela dit Shakara – guitare basse
Il est le fondateur du groupe Bobongo Stars. Il étiat aussi le dernier membre survivant des trois “stars” de l'orchestre Bobongo Stars des années quatre-vingt, qui comprenaient : “Bastia” - lead guitar, “Ringo” – drums et “Shakara”. Le groupe a introduit la musique de la fusion et maîtrisait tous les styles - depuis la rumba congolaise traditionnelle et des soucous en passant par le funk, la pop, le jazz, le blues au rythm’n blues et du rock et même de la salsa, un fait rare au Congo à l'époque. L’ainé d’une fratrie, Kalonga Mutela dit Shakä Râ Mutela né le 26 Février 1956 à Kananga est un célèbre et brillant guitariste bassiste congolais. Ainsi qu’auteur, compositeur, interprète et producteur. Son père jouait du piano et chantait à l’église. Shakä Râ était aussi un multi-instrumentaliste. Selon ses proches, Shakä Râ était un publicitaire et homme de communication. Les publicités enregistrées aux Studios Bobongo ont été la première génération de publicitaires sur le continent africain. Ensuite, en 1990, il dirige le groupe MOLAKAÏ STAR de Papa WEMBA et co-compose Maria Valencia et arrange l’album « Le Voyageur ». En 1995, introduit la fête de la musique aux USA avec l’aide du centre culturel français à San Francisco sous l’appellation « Make Waves ». Avec l’idée de soutenir la cause Ebola au Zaïre. Shakara offre un concert à l’Union Square Garden pour les 50 ans des Nations Unis avec 200 musiciens, en 1995. Shakä Râ a composé la chanson « Yaleo » avec Bastien et Poloni qui ouvre l’album Supernatural de Carlos Santana qui a reçu le Grammy Awards du meilleur album de l’année 1999. Shakara est décédé à Suresenes en France le 7 février 2025.
Verckys Kiamuangana - saxophone
Figure 7 : Verckys Kiamuangana lors d'une émission
Le saxophoniste et fondateur de la célèbre “Maison Vévé”, Verckys a joué dans de nombreux orchestres : le Jazz Africain d’Edo Clari Lutula, Jamel National, Le Congo Jazz de De Wayon, Oui Fifi de Gérard Kazembe, Conga Succès. Mais son mentor était Franco Luambo Makiadi qui lui a appris à être un bon manager pendant qu'il jouait à O.K. Jazz. Là, il a appris à jouer du saxophone du grand Isaac Musekiwa, un artiste zimbabwéen qui a été parmi les premiers saxophonistes du Congo belge. Après avoir quitté O.K. Jazz, Verckys devient producteur et directeur des éditions Vévé de 1969 et créateur de l'Orchestre Vévé. Il a construit un studio d'enregistrement, une usine de pressage de disques et une usine de duplication de casettes audio. Verckys a été le président de longue date de l'Union des musiciens zaïrois et plus tard de l'Union des musiciens congolais - UMUZA, puis en 1997 UMUCO. La musique congolaise est redevable à Verckys parce qu'il a créé de nombreux grands orchestres sous sa marque « Ecurie Vévé » ou « Maison Vévé » et leur a fourni non seulement des instruments de musique, mais aussi un salaire, un logement et un studio d'enregistrement à la fine pointe de la technologie qui était mieux équipé que les studios RENAPEC appartenant à la radio et à la télévision nationales congolaises. Verckys, Franco et Rochereau formaient les trois les plus influentes figures de la musique zaïroise. On les appelait “Les Trois Musquetaires” car ensemble, ils prononçaient souvent le verdict de mort ou de vie des orchestres naissants du pays.
Michel Nama - trombone
De la famille des Salutistes, il a été tromboniste et choriste dans la fanfare de l’Armée du Salut. Frère de l’une des “Stars” de l’orchestre Bobongo Stars, Bastia. Tromboniste dans l’Orchestre Bobongo Stars.
Ray Lema - piano
Pianiste, compositeur et compositeur des Musiques du Monde (World Music). Formateur des musiciens de l’orchestre Thu Zahina. Ray Lema est né au Congo belge. À l'âge d’onze ans il entre dans le petit séminaire, où ils remarquent rapidement les dispositions naturelles du jeune Lema pour la musique; ses études de séminaire sont donc accompagnées de chants grégoriens, et de Mozart et Chopin au piano. Il a quitté le séminaire avec 14 et plus tard il fut diplômé de l'Université de Lovanium, où il a étudié la chimie. En 1974, Ray Lema est nommé directeur musical du Ballet national du Zaïre. Cette expérience a changé sa vie et sa vision de la musique pour toujours. Il découvre la science et la magie des roues rythmiques traditionnelles – des tribus du Zaïre - et se transforme en maître des percussionnistes. En 1979, il partit pour les États-Unis et retourna seulement 32 ans plus tard en « République démocratique du Congo ». Son départ pour les États-Unis marque également le début d'une brillante carrière internationale. Il s'installe enfin en France en 1982, où il réside depuis. Curieux de toutes les musiques, précurseur et toujours prêt pour toute expérience musicale, Ray Lema est devenu célèbre au milieu des années 80 dans la Musique du Monde qui était à l'époque de la découverte des musiques africaines. Cette poursuite implacable pour rencontrer l'Autre donne à Ray Lema un profil totalement inclassable. Il a publié une vingtaine d'albums, tous différents les uns des autres, cependant, marqués par un langage musical très personnel, témoins des rencontres musicales de cet incroyable voyageur-musicien et étudiant perpétuel. Il compose régulièrement pour le théâtre et le cinéma et a reçu plusieurs prix pour toute sa carrière. Sur scène, Ray Lema donne des concerts de piano solo, ou duo de piano avec le pianiste français/américain Laurent de Wilde, il se produit en quintette afro-jazz ou avec un trio vocal du Congo. Toujours ouvert aux nouvelles rencontres musicales, il joue aussi fréquemment avec des orchestres symphoniques (Brésil, France, Chine, Cuba). Afin d'améliorer la qualité de la musique congolaise, il a créé l'Orchestre Leya Tupas en 1978 – qui a remporté le prix prestigieux -Maracas d'Or. De 1992 à 1993, il dirige un chœur bulgare "Ensemble Pirin". Discographie : Kinshasa-Washington DC-Paris (1983) Médecine (1988) Le Rêve de la Gazelle pour l'orchestre national de Sundsvall en Suède (1998) Greenlight (album instrumental piano) (1996) Bakala dia Kuba (2001)
Tsakala Manzanza alias Maître Nono – percussions
Figure 8 : Maître Nono en costume traditionnel
En 1964, à l'âge de douze ans, il a été recruté en tant que chanteur par le Père Van Den Boom pour la chorale "Petits chanteurs et danseurs de Kenge". Avec cet ensemble il est parti en tournée dans sept pays européens et au Canada en 1967. Après la dissolution de la chorale, il a été appelé par l'abbé Tara Del, aumônier militaire, pour l'aider à monter sa chorale militaire à Boma et à Muanda. Lorsque, en 1969, Bernard Van Den Boom avait reformé une nouvelle chorale de jeunes à Kinshasa, appelée "Chem Chem Yetu" ("Notre source"), il a fait appel de nouveau à son fidèle Maître Nono, cette fois en qualité de percussionniste. Avec les deux chorales, Maître Nono a participé aux tournées européennes et il a même pu rencontrer deux fois le Pape, à qui il avait remis des cadeaux typiquement congolais ainsi que un disque de la chorale. De retour de la nouvelle tournée européenne avec Chem Chem Yetu, Maître Nono fut engagé dans le Ballet National en tant que percussionniste, où il officiera pendant six ans, jusqu'en 1980. Formé par le directeur musical Ray Lema, l'orchestre du Ballet National rassemblait des percussionistes des diverses tribus zaïrois, ce qui avait donné l'idée à Maître Nono de les prendre et les sortir en solo sur la scène ensemble. De cette idée est né le groupe folklorique "Percussions Elima" qui, sous le management professionnel de Maître Nono, a ensuite connu un succès mondial. Le groupe s'est produit en Europe, aux Etats-Unis, au Japon, et même au Sultanat de Brunei. Il a également assuré, pendant des années, un contrat au Disneyland de Paris où il présentait des percussions et danses folkloriques congolais en raison de 5 jours par semaine. Maître Nono a également joué avec de grands artistes et orchestres congolais et étrangers comme la chanteuse Etisomba ou l'orchestre Bobongo Stars, Zaiko, Stukas boys, Ray Lema ou encore les "Percussions de Strasbourg", Philippe Cathérine, Trilogue, Kassav, Catherine Larra… Aujourd'hui, désigné par Bernard Van Den Boom en tant que son héritier officiel, Maître Nono administre tous les archives photographiques et de documents des deux anciennes chorales. De plus, il organise régulièrement des rencontres et des fêtes des "Anciens de Chem Chem Yetu" qui ont lieu parallèlement en France et à Kinshasa. Il continue à se produire à des festivals de musique et des concerts et il a une école de percussion pour des jeunes. Depuis son plus jeune âge jusqu'à présent, Maître Nono Manzanza avait toujours été et reste l'Ambassadeur de la culture folklorique congolaise et nous sommes honorés de pouvoir l'inviter à participer à notre Album.
Roger Lokumu – guitare hawaïenne
Même si Docteur Nico, connu pour ses expérimentations, avait enregistré un album avec une guitare hawaïenne, Roger Lokumu est, selon ses propres dire, le premier et le seul guitariste hawaïen de l'Afrique Noire par métier. Ce musicien qui travaillait pour la radio nationale et maîtrisait tant le répertoire européen que la rumba congolaise a sillonné le monde et joué avec de grands musiciens comme Tino Baroza, Grand Kallé, Dr Nico, Tabu Ley, Kester Emeneya, pour ne citer que ceux-là. Il a joué dans l’orchestre Elégance Jazz, il a fait une tournée en Centrafrique avec l'orchestre Cercul Jazz, et il a joué dans le célèbre orchestre camerounais de Tino Baroza. Il a été incorporé dans le Grand orchestre G.O. Malebo (Kinshasa) et il a fait de nombreux enregistrements instrumentaux pour la télévision et la radio nationales de Zaïre avec Michel Kibonge. 1 Roger Lokumu a également joué dans la célèbre émission de Mama Kanzaku qui passait à la télévision Zaïre appelée “Bakolo Miziki” avec Antoine Kibonge à l’accordéon, Michel Kibonge au Piano, et d’autres musiciens, tournée en plein air, dehors dans un quartier bouclé devant la résidence d’Antoine Kibonge dit Tony à Kinshasa.
Figure 9 : Roger Lokumu - guitare hawaïenne fait rare au Congo RDC